Allons, lolitas de la patrie !


Voilà bientôt 7 ans que j'investis et évolue dans le Lolita. Aurai-je enfin atteint l'âge de raison ? Je ne saurai vous le dire. Le Lolita m'a fait grandir et rajeunir. Mes froufrous m'ont aidé à m'assumer et à me cacher. Et la communauté m'a permis de me lier avec des amies que je n'aurai sans doute jamais rencontrées. C'est ce que je veux retenir de ces quelques années en tant que lolita mais aussi des années à venir car je n'ai pas encore décidé d'abandonner le Lolita.

Une fois la phase de découverte révolue, les frontières conquises, l'on passe vite de l'émerveillement à la déception. Il faut l'admettre : ces derniers temps, le Lolita tourne en rond. La folie des "prints" faillit. On s'est redécouvert un engouement pour le "old school". Mais à l'Est, toujours rien de nouveau. Le Lolita reste le même : l'on y retrouve les mêmes silhouettes, règles, thèmes, etc. Quelques débats stériles rejaillissent où l'on s'interroge encore sur tout cela.

Nostalgie, quand tu nous tiens...

Le style a certes beaucoup évolué depuis les années 90. Vous pouvez aussi jeter un coup d’œil au Gothic & Lolita des éditions Phaidon ainsi qu'aux premiers GLB pour le voir vous même. Il est peu aisé de dire "avant c'était mieux". En revanche, si l'on compare le Lolita d'aujourd'hui par rapport à la fin des années 2000, période où j'ai découvert le Lolita, c'est autre chose. Pour la "vieille" que je suis, j'avoue que j'éprouve une certaine nostalgie en lisant les EGL Throwback Thursday sur la comm' internationale et, à la fois, un certain ennui de la situation actuelle.

Au bout de 7 ans, ce que j'attends du Lolita n'est heureusement plus le même qu'à mes débuts : j'en connais les codes, les tenants et les aboutissants ; ma garde-robe est bien remplie ; j'ai participé à quelques événements (meetings, tea parties, conventions) ; je m'y suis faite de précieuses amies. L'on peut dire que j'y ai trouvé ce que je recherchais : un autre monde qui me correspondait plus. Au-delà, la course aux dream prints des autres ou encore à la popularité, vous l'aurez constaté cela n'a jamais été mon truc.

Le Lolita, c'est pourtant bien plus que ça.

Ce n'est pas juste une phase, c'est une fin et un moyen, un lien pour certaines d'entre nous. Lorsque vous avez atteint les limites et que vous êtes resté suffisamment longtemps pour y arriver, le désir d'avancer n'est qu'une suite logique. Deux options s'offrent alors à vous : partir ou rester. Lorsque vous décidez de rester, comprenez que cela n'est pas dire rester pour le principe. Je le répète souvent : le Lolita est aussi une communauté, elle peut se renouveler mais seulement d'elle même. Par définition, elle est faite de personnes (pas toujours ni les bonnes les mêmes certes). Cette variable permet de repousser nos propres limites ainsi que celles du Lolita.

L'envie de renouveau que je partage avec certaines, c'est à nous de le construire. Je ne m'avoue donc pas vaincue même s'il y a des moments où la communauté me donne espoir et d'autres où elle me déçoit. 2014 n'est pas encore finie mais j'ai l'impression d'y retrouver l'âge d'or que j'ai connu en 2008 et en 2009. Les coups bas, les dramas, les ingrat(e)s, les parasites, il y en aura toujours que ce soit dans la sphère Lolita ou en dehors. Après tout, les lolitas sont des filles comme les autres. Vous le savez sans doute déjà mais parfois cela fait du bien de l'écrire et de le lire.

Pour clore ce billet, je vous invite à passer à l'action et de soutenir celles et ceux qui s'attachent à construire ce que le Lolita peut être. Je pense sincèrement que nous pouvons y arriver même si cela va demander beaucoup de travail.

Et surtout merci les membres du Chemin de Briques Roses, de RDRR, du French Café et du collectif Street Fashion Europe !