Lifestyle, élitistes et old school lolitas

Au sein de la communauté lolita, il existe divers courants tantôt "extrémistes" tantôt opposés dont les discussions sont parfois violentes comme l'on peut le constater sur les divers sites et plateformes sur le Net. D'une manière générale, ces débats portent sur ce qu'il faut faire ou ne pas faire lorsqu'on est lolita. Au fond, ce sont des tentatives de définitions plus ou moins précises du lolita : "simple" style vestimentaire, mode de vie, etc.

Actuellement, l'on peut compter trois principaux mouvements qui n'englobent certainement pas l'ensemble des lolitas : les "lifestyle", les "élitistes" et les "old school".

  • Les "lifestyle"
Comme leur nom l'indique, les lolitas "lifestyle" sont celles qui prônent le lolita avant tout comme un mode de vie, le style lolita devient un accessoire  certes nécessaire à ce mode de vie. Ce sont également de farouches défenderesses d'une culture lolita.

Se voulant cultivées, elles souhaitent accorder leur apparence à leur éthos c'est-à-dire leur manière d'être (ou inversement). Cette recherche se traduit par la pratique de certaines activités telles que la broderie, les tea party, la littérature victorienne, les films d'époques, la confection de gâteaux, etc. A l'extrême, certaines bannissent tout ce qui ne fait pas "petite fille modèle" notamment l'alcool et le tabac.

Les "lifestyles" sont à distinguer des élitistes.

  • Les élitistes
Comme leur nom l'indique, les élitistes pensent que le lolita est réservé à une élite qui respecte et maîtrise les "règles" du style. Il n'est donc pas question de manière d'être ou de culture.

Ce qui les intéresse, c'est le respect pur et simple de ces "règles". Elles ont aussi tendance à appeler toutes celles qui les enfreignent d'italolita ou de dire qu'il ne s'agit pas de lolita. D'ailleurs, l'article sur les "ita", je le reconnais, s'inscrit plus ou moins dans cette tendance. L'on retrouve dans le dress code des élitistes notamment le port obligatoire d'une blouse même en dessous d'une JSK ou d'une robe à manches courtes et le combo bloomer/drawers et jupon.

Parmi des élitistes, certaines ne jurent que par les marques japonaises et refusent d'inclure dans leur panoplie des éléments non "lolita".


Les débats suscitées par les "lifestyle" et les élitistes, plus particulièrement, ne sont plus vraiment d'actualité. La communauté lolita a évolué, a connu le départ d'anciennes membres et l'arrivée de nouvelles. Aujourd'hui, je pense qu'on remet plus facilement en cause les "règles" qu'il y a quelques années. Pourtant la communauté n'échappe toujours pas à cette dynamique dialectique puisqu'on  assiste actuellement à la naissance d'une nouvelle mouvance : le "old school".


  • Les "old school"
A l'origine, l'on utilisait cette expression que pour désigner le style lolita, tel qu'il était à ses débuts soit un style encore bicolore  voire monochrome et où le "c'est moi qui l'ai fait" était  plus dominant. Puis devant la montée en popularité du style OTT (over-the-top), le "old school" a pris une portée plus générale renvoyant à ce qu'était le lolita avant.

Le style OTT est né il y a environ trois ans et s'est imposé assez rapidement chez les sweet lolitas. Assez haut en couleurs, c'est un savant mélange des styles lolita et decora où on joue sur l'accumulation notamment de jupons, d'accessoires, de nœuds. Une perruque, rose de préférence, est souvent de mise. Les accessoires y sont aussi importants que la pièce maîtresse de leur tenue, qui d'ailleurs doit être un "print" de la marque Angelic Pretty de préférence.

Les lolitas "old school" soutiennent principalement que le lolita ne se résume pas à l'OTT voire qu'il ne s'agit pas de lolita tout court. D'une manière générale, elles considèrent que l'OTT fait trop déguisement et que les lolitas OTT ressemblent à des clones et manquent d'originalité. Elles souhaitent revenir à un visuel plus simple, sans perruque ni print.

Récemment, une communauté a même été créée sur Livejournal.


Vous reconnaissez-vous en ces lolitas ?


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[Traduction] Rules on the lolita

Depuis quelques temps, j'ai souvent l'impression qu'on s'éloigne de l'esprit initial du lolita qui me plaisait tant, ce sentiment est d'autant plus renforcé avec notamment le regain d'intérêts pour le old school dans la communauté internationale. Naturellement, j'ai eu envie de revenir aux bases et je me suis ré-intéressée avec un certain engouement aux "écrits" de Novala Takemoto. Je me suis dit qu'il fallait partager cela avec vous.

Rules on the lolita est un texte qui a été publié dans le GLB n°23. Il s'agit d'un dialogue entre une jeune fille qui voudrait devenir/s'habiller en lolita et l'auteur lui-même, du moins je le comprends comme ça.

En voici une traduction française (travaillée sur une version anglaise) :

Règles d'une lolita

"Je veux devenir une lolita", dis-tu.

Deviens donc une lolita , répondis-je.

Que puis-je faire pour ressembler à une lolita?
 
Je ne peux dire aucun mot pour répondre à cela.

Tu as besoin d'un headdress, non? Et d'un jupon.
Est-ce que cette coordination est étrange?
Est-ce que c'est bon pour du lolita?

Pourquoi veux-tu devenir une lolita?
Parce que c'est à la mode, parce tes amies le sont?
Dans ce cas, tu n'a pas le droit de t'habiller en lolita.
Si tu ne fait ce que font les autres, tu ne ressembleras qu'à une lolita.
Mais je voudrais que tu penses à quelque chose.
Pour qui vis-tu?
Tu penses que tu veux être toi-même mais tu as peur d'être seule.
Tu cries que tu veux être libre mais tu te confortes dans ces conventions.
Quand tu pries pour quelque chose dont tu n'est même pas d'accord, es-tu vraiment satisfaite?
Les filles qui portent du Vivienne Westwood mais qui ne connaissent même pas les Sex Pistols,
Même lorsqu'elles portent un jogging, une princesse est une princesse.
Mes règles lolitas sont miennes seules.
Tu es donc la seule qui peux fixer tes règles lolitas.
Mon dieu et ton dieu sont différents, non?
Il y a des anges qui portent d'élégantes toges et jouent du tambour.
Mais il y a aussi des anges portant des armures et arborant des épées dont la tâche est de se battre.
Je ne peux répondre à ta question.
Mais il y a plein d'indices autour de toi.
Tu ne les as pas encore remarqués.
Ce que tu penses être bon est la réponse.
Couds de la dentelle aux contours de ton cœur!
Pose une tiare sur ton âme!
Sois fière.

Le Petit Chaperon Rouge et Ce qu'il advint dans le ventre du loup


Le Petit Chaperon Rouge et ce qu'il advint dans le ventre du loup, sorti le 15 décembre 2010, est le troisième ouvrage de François Amoretti aux éditions Soleil. Pour celles et ceux qui suivent l'illustrateur depuis un certain temps, au moins deux ans, une impression de déjà-vu s'insuffle sans doute dans vos têtes. Et il est vrai qu'une première auto-édition du Chaperon Rouge avait vu le jour en 2008.

La fin d'un ressentiment ou une revanche ? Que ce soit l'un ou l'autre, vous ne pouvait que vous réjouir de cette nouvelle édition et de son petit lot de surprises.

Comme le titre le laisse supposer, le livre contient deux parties : la première reprend la première édition et donc la version de Charles Perrault et la seconde est une suite en bande dessinée imaginée par Amoretti, rejoint par Alwett.

Ainsi, l'on retrouve le Petit Chaperon Rouge de Perrault, une petite fille qui doit porter à sa mère-grand un panier rempli de bonnes choses : une galette et un petit pot de beurre. En chemin, elle croise le Compère Loup et suit son destin tel que Perrault l'a déterminé. En effet contrairement à la version des Frères Grimm, le Petit Chaperon Rouge est ici pris au piège, aussi mignon et appétissant qu'il puisse être mais aussi naïf et bête. Il finit par être mangé par le Loup et n'est aucunement sauvé par le bûcheron.

C'est cette version que François Amoretti a choisi d'illustrer et d'auto-produire dans un premier temps. Cette auto-édition (déjà bilingue et limitée à moins de 1000 exemplaires) n'est d'ailleurs plus en vente aujourd'hui. Le Chaperon Rouge et Ce qu'il advint dans le ventre du loup est l'occasion de (re-)découvrir ces illustrations qui ont été aussi agrandies pour être adaptées au format. Les "petits traits" de l'illustrateur y perdent peut-être de leur finesse habituelle mais l'impression sur beau papier et sur un tel format compense largement cet inconvénient. Une touche de rouge a aussi été rajoutée : le Petit Chaperon Rouge porte d'autant mieux son surnom (malgré quelques minuscules coquilles de colorisation).

Une fois le Petit Chaperon Rouge dévoré par le loup, l'histoire n'est pas pour autant terminée. On le retrouve ainsi vivant et en un seul morceau mais dans le ventre du loup en seconde partie. Il semble même avoir grandi. Des intestins à l'œsophage en passant par les poumons, il fait la rencontre d'autres personnages notamment un des trois petits cochons. Le Chaperon Rouge a néanmoins d'autres soucis à se faire mais chut, je ne vous en dis pas plus.

Comme je vous l'ai dis un peu plus haut, cette seconde partie est une bande dessinée, originalement concoctée par François Amoretti et Audrey Alwett (qui était aussi de la partie pour Gothic Lolita). Le ton est donné et le décor, planté, dès la première planche. L'on y reconnaît bien l'univers de l'illustrateur : le poulpe-fraise, de l'onirisme, du non-sens, de l'absurde et une touche d'humour noir. L'on y reconnaît ses "traits", y retrouve leur finesse. Amoretti, en bande dessinée, qui n'était pas encore convaincu ? Cette suite profite ainsi des talents d'Amoretti mais aussi de la plume d'Alwett. Elle peut paraître courte, particulièrement pour ceux qui en ont très apprécié le contenu. Il est aussi dommage que l'idée de coloriser le Chaperon Rouge n'ait pas été suivie jusqu'au bout.

Pour conclure, Le Petit Chaperon Rouge et ce qu'il advint dans le ventre du loup est un ouvrage quelque peu dichotomique mais reste agréable à lire et à scruter. Il est d'autant divertissant. Sorti pour Noël, il fait un bon cadeau pour toutes les occasions (même quand il n'y en a pas) que l'on peut faire aux autres et à soi-même.

Le livre coûte la modique somme de 17 euros et 90 centimes et est disponible dans toute bonne librairie.

Par ailleurs François Amoretti sera présent à la tea party organisée par l'association Rouge Dentelle et Rose Ruban du 22 janvier (2011). Pour plus d'informations, vous pouvez vous rendre sur le livejournal de l'association.

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[Vidéo] LoliGirls: The Story Behind the Frills and Bows


LoliGirls: The Story Behind the Frills and Bows (litt. Les lolitas : l'histoire derrière les froufrous et les nœuds) est un court-métrage documentaire américain. Il y a quelques interviews de "loligirls" et des passants sont interrogés. Il présente une interprétation très sucrée et quelque peu tronquée du style lolita mais montre qu'au fond il s'agit de jeunes filles/femmes plus ou moins "normales".

Je pense que c'est un documentaire assez honnête  (par rapport à ce qu'on a pu voir dans nos médias) même s'il ne reflète pas les lolitas dans leur ensemble.


Trailer officiel :





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